Fusion

A pas de loup tu es venue,
dans un murmure tu as pris ma vie,
en souriant tu m'as offert la tienne
et nous marchons main dans la main.

A pas de loup tu es venue,
sans qu'un signe m'ait prévenu.
Je t'attendais sans le savoir,
en cultivant mon désespoir.
Quand je chantais la solitude,
je nourrissais mes certitudes,
révolté sans lendemain,
je cherchais mon chemin.

Dans un murmure tu as pris ma vie.
Je ne faisais rien de mes envies,
j'errais dans le labyrinthe,
étranger à tout étreinte.
J'avais vingt ans, j'en pesais cent,
la peau desséchée par le vent.
Je n'écoutais plus mes amis,
en accourant tu m'as rendu la vie.

En souriant tu m'as offert la tienne,
rayon de soleil à travers les persiennes,
petit bonheur de chaque instant,
de l'été jusqu'au printemps.
Les années ont passé sans laisser de trace,
quelques rides, les épaules qui se tassent,
mais dans les yeux une âme d'enfant,
dans le partage de ces moments.

Et nous marchons main dans la main,
par les sentiers, par les chemins,
dans les villes, dans les villages,
sous le ciel pur et sous l'orage,
des heures, des jours et des années,
sans que rien ne vienne faner
notre belle amitié.
Et nous marchons main dans la main.

Jean-Luc Dugied
Bédoin, mai 2024